Le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, a confirmé que les nouveaux postes seront concernés par la réforme du 100% Santé à partir de l'année prochaine.

 100 % en bonne santé est de retour ! Trois mois après que François Braun a annoncé vouloir élargir le périmètre de la réforme, le ministre de la Santé et de la Prévention a confirmé son intention de rouvrir le site.

Nouvelle logique

 Lors de la réunion du Comité de pilotage 100% Santé organisée le 18 avril, François Braun a fait savoir à tous les acteurs de la réforme qu'il souhaitait l'étendre à d'autres postes, " à savoir les perruques et les fauteuils roulants", se disait-on proche du dossier. "Cela nous placerait dans une logique différente de celle qui a initialement construit ce système pour la grande majorité de la population", a-t-il ajouté. Selon nos informations, la prolongation des deux postes prendra vraisemblablement effet le 1er janvier 2024.  "En d'autres termes, il faut se mettre au travail rapidement pour arrêter le mode de fonctionnement", a déclaré un représentant de l'organisme de santé complémentaire, contacté par l'Argus.

 Autre poste évoqué par le ministre de la santé dans le cadre de l'élargissement de la couverture santé à 100% : l'orthodontie.  "Mais dans son état actuel, aucune mesure n'a été prise concernant la campagne", a noté une source. La prolongation devrait être mentionnée dans les négociations pour signer un nouveau Congrès national des chirurgiens dentistes libres, qui s'ouvre le 14 avril.

Pas d'extensions optiques ?

 Concernant l'élargissement du périmètre de la réforme optique, annoncé en amont aux représentants de la filière,  "Le ministère a dit vouloir améliorer le panier optique existant et a également mentionné vouloir récompenser les opticiens qui pratiquent plus à 100% en forme", a souligné une source au fait du dossier. Avant d'ajouter : "Cependant, le gouvernement n'a pas exprimé de volonté d'étendre le champ des réformes à de nouveaux postes dans le domaine de l'optique". Dans ce numéro, le 17 avril, l'Association des plateformes de santé (APFS) - qui regroupe Carte Blanche, Itelis, Kalixia, Santéclair et Sévéane - expliquait que mettre à l'échelle 100% santé dans l'optique serait "une mauvaise bonne idée".

Pas de bilan global

 Une chose est sûre : cette prolongation a mal tourné en termes de représentation des familles dans les organismes complémentaires.  "Nous avons financé cette réforme à plus de 70%", rappelle Marie-Laure Dreyfuss, déléguée générale du CTip.  "Nous n'avons pas encore entrepris un bilan complet de cette réforme. Avant d'envisager une éventuelle prolongation, nous exhortons le gouvernement à travailler avec nous - avec la logique de construire ensemble - pour examiner ce qui est faisable et pertinent à travers cette réforme", a-t-elle conclu route.

 Eric Chenut, président de la Mutualité française, prévient : « Il y a un malentendu complet sur les véhicules handicapés. Le coût de leur équipement est pris en charge par un financement invalidité dans le cadre de la loi handicap du 11 février 2005. Vers ce type d'évolution à travers Réforme à 100% des soins de santé Ça va vouloir dire que le gouvernement est en train de démêler ce texte. Nous ne comprenons pas ce changement sous couvert de simplification, de dénaturation de la loi, et d'enfreint la cinquième branche. Cette position doit évaluer la situation et diagnostiquer conjointement, afin de bien comprendre  les problèmes d'abandon de traitement », a poursuivi. Faut-il intégrer l'orthodontie dans le 100% santé ou faut-il travailler à des tarifs limités ?  

En revanche, concernant la question des perruques pour les personnes sous chimiothérapie, le président de la FNMF a assuré que "nous sommes prêts à postuler à des emplois au 1er janvier 2024 (…) Nous avions déjà dit à la ministre à l'automne dernier que nous étions favorables à cette inquiétude parce qu'il y a un vrai thème", a-t-il souligné.