En 2022, Aésio Mutuelle a enregistré une perte nette de 70,1 millions d'euros. Le directeur général de la Mutuelle, Olivier Brenza, a expliqué les raisons des pertes et détaillé les mesures qu'il entend prendre pour y remédier.
Après avoir accumulé des pertes de 44,7 millions d'euros en 2021, Aésio Mutuelle est à nouveau dans le rouge en 2022 avec une perte nette de 70,1 millions d'euros. Les mutuelles ont clôturé l'exercice avec un chiffre d'affaires publié de 2 074 millions d'euros, soit une augmentation de la contribution nette d'environ 43 millions d'euros. Son directeur général, Olivier Brenza, a analysé ce bilan en exclusivité pour l'Argus de l'assurance.
"Nous avons terminé l'année avec un déficit moindre puisque notre trajectoire pour l'année était de - 80 M€", a relativisé le dirigeant, qui voit aussi les pertes à ce niveau comme moins défavorables qu'attendu, "confirmation de la maîtrise de la trajectoire" - C'est-à-dire les préliminaires résultats des mesures prises suite à un diagnostic du cabinet de conseil Oliver Wyman au premier semestre 2022. Le nouveau directeur général de la mutuelle, qui succèdera à Sophie Elkrief en décembre 2021, a en outre relevé que « les résultats pour 2021 à 2022 sont principalement la poursuite de la construction et de la transformation du modèle de la mutuelle unique, se traduisant par une augmentation temporaire des charges administratives ».
Le rapport sur la solvabilité et la situation financière (SFCR) de l'Aéma, publié mardi, a révélé de précieux indicateurs sur le groupe. Selon le document, Aésio Mutuelle a ainsi enregistré des primes de 2,07 milliards d'euros, en hausse de 3,19 % par rapport à 2021. Quant au coût des sinistres, il s'élève à 1,81 milliard d'euros, en hausse de 3,12 %. Par rapport à l'année précédente, le solde technique est déficitaire de 111 millions d'euros. Nous avons également appris que le déficit global (70 millions d'euros) était significativement contenu grâce aux recettes (10 millions d'euros) et aux autres activités (31 millions d'euros).
Restructuration majeure et déménagement
Afin de mettre de l'ordre dans ses livres à l'horizon 2025, le directeur général d'Aésio a confirmé que la mutuelle entendait se restructurer en profondeur. Olivier Brenza prévient donc qu'il sera « particulièrement vigilant » dans la mise en œuvre des travaux qui doivent être liés au projet stratégique Elan 2025 - qui a été lancé le 24 janvier par l'approbation du conseil d'administration d'Aésio Mutuelle (groupe Aéma). son objectif ? "Assurer la reprise économique et relancer la dynamique de croissance de la rentabilité (...) Aujourd'hui, Elan 2025, c'est la révision de notre modèle industriel et de distribution", a révélé Olivier Brenza, notant qu'une réorganisation territoriale d'entraide de grande ampleur. "Nous avons actuellement 44 gares en France et nous prévoyons d'avoir des gares dans 12 villes. Cela conduit donc à une rationalisation du nombre de gares", a prévenu le dirigeant, qui entend rencontrer les syndicats dans deux semaines pour la première phase des négociations. .
Le plan vise également à travailler sur la distribution si Elan 2025 prévoit un réalignement du nombre de sites dédiés à la gestion et à la relation client. Le projet intéresse particulièrement le réseau des agences, qui compte actuellement environ 250. Ce nombre était trop élevé, selon Oliver Wyman, qui a également noté que l'entreprise était en sureffectif et a préconisé de supprimer 1 000 emplois sur les 3 500 postes actuels. Une référence a-t-elle un effet ? Olivier Brenza affirme : "Le nombre réel (qui sera inférieur à 1 000) reste à déterminer et fera l'objet d'une première discussion avec les syndicats". S'il se refuse à parler de PSE, le PDG rappelle qu'à partir de 2022 le groupe a commencé à "mettre en place une mesure stricte de non-remplacement". Le document est en cours de traitement et doit être vérifié par nos autorités", a-t-il encore déclaré.
Pension collective
Comme de nombreux projets stratégiques pour les assureurs, Elan 2025 met le digital et l'omnicanal à l'agenda commun. Comme mentionné dans une interview plus tôt dans notre chronique, l'objectif de la direction d'Aésio reste de dégager des bénéfices d'ici deux ans tout en restant présent sur les marchés de la protection sociale et de la santé. Sur ce point, Olivier Brenza tient à préciser que c'est Aésio Mutuelle qui a repris le portefeuille de Malakoff Humanis après le retrait du groupe de sécurité sociale du CCN 66. Cependant, le directeur général admet que le positionnement des retraites collectives doit être rentable. "Il nous reste environ 15 CCN aujourd'hui", a-t-il révélé à Argus. Pour le développement de ces filières, c'est un mouvement qui peut se poursuivre. » Pour les Directeurs Généraux « il y a un principe de réalité que s'il y a intérêt à le faire, on considère qu'on fait une campagne. Il y a un coût à maintenir un CCN, et dans certains cas, peu ou pas de membres", rapporte-t-il. Quels sont ses objectifs à long terme dans ce domaine ? "Moins de diversification, plus de contrats. "
Frais de gestion
L'objectif de réduction des frais administratifs - qu'Olivier Brenza espère réduire de plus de 5 points en les faisant passer de 25% à 20% - prend pour elle un léger retard. "Les frais administratifs se sont élevés à 460 millions d'euros", explique Olivier Brenza. Cela rend le ratio élevé, entre 24,5 % et 25 %. Cependant, l'objectif reste atteignable", a-t-il promis. L'amélioration du ratio S/P fait également partie de ses objectifs. Mutual a un ratio cible de 79% d'ici 2025. "Le ratio de cette année est de 80,5 et nous sommes un peu en avance sur notre feuille de route. Les premières mesures prises à l'automne nous ont permis de constater une amélioration de ce ratio », explique Olivier Brenza.
Fond d'inflation
Afin de justifier ces affirmations, le directeur général a souligné en rouge les caractéristiques externes de cette période : « Sur le plan organisationnel, 2022 est marquée par une forte inflation. Année 2 de 100 % d'impact de la réforme de la santé. D'un point de vue interne, le directeur général atteste de résultats comprenant « des impacts de transformation liés à la construction d'Aésio, notamment le projet de migration informatique et le déploiement de nouveaux outils de back office. "