Le baromètre des droits des patients et de la qualité du système de santé a été relancé en 2022 et mis à jour en 2023. Le baromètre a été élaboré le 4 mars 2002, sur la base de la loi dite Kouchner, grâce aux travaux menés par France Assos Santé en collaboration avec la BVA.

Son objectif? Mesurer les évolutions du système de santé et sonder l'opinion des Français sur différents sujets clés de la santé.

Ce récapitulatif vous permet de tout savoir sur les chiffres clés de ce baromètre 2023.

Comment est né ce baromètre des droits des patients 2023 ?

Dans le cadre de cette initiative de baromètre, l'Association française de santé (ASF), collectif de centaines d'associations de santé agréées au niveau national et régional, milite pour :

Au nom des patients et de tous les usagers du système de santé

Défendre ses propres intérêts

Pour créer le baromètre, FAS s'est appuyé sur l'expertise de la société d'études et de conseil BVA, qui a interrogé 3 690 personnes de plus de 15 ans en France et à l'étranger.

Quels sont les objectifs 2023 du Baromètre des droits des patients ?

Les principaux objectifs de ce baromètre sont de mesurer :

Niveau d'information des Français sur la santé

Comprendre les droits des patients et la mesure dans laquelle ils s'appliquent

Besoins en termes de représentation des usagers, de visibilité du système et de légitimité des participants

Le regard des Français sur divers sujets, comme la pénurie de certains médicaments ou la fin de vie

Quelles grandes tendances révèle ce baromètre pour 2023 ?

La comparaison des données analysées aux données collectées lors du Baromètre 2022 est susceptible d'infirmer ou de confirmer certaines tendances en matière de droits des patients et de systèmes de santé.

Le niveau d'information des Français stagne

Le niveau d'information sur la santé des Français a tendance à stagner voire à baisser dans les domaines suivants :

Positionnement du système de santé (83% de satisfaction)

Qualité des soins (82% de satisfaction)

Procédures en cas de problèmes liés aux soins (70%, moins 4 points)

Conditions d'accès aux dossiers médicaux (68 %, en baisse de 4 points)

En revanche, grâce à des outils numériques comme "Mon Espace Santé", la perception de l'information est positive, avec +11% de croissance par rapport à 2022.

Le contexte de désertification médicale affecte la capacité de choisir un médecin ou une structure de santé

Près d'un quart des Français estiment que leur choix de médecin ou de prestataire de soins n'est plus garanti. Ce chiffre choquant est confirmé par une enquête de décembre 2022 de l'Assos Santé/CSA, qui estime que 43 % des Français ont des difficultés à accéder à un médecin généraliste. Pour ne rien arranger, 10 % des patients ont dû renoncer à se faire soigner faute de trouver un médecin.

Problématiquement, on constate une augmentation des pénuries de médecins et des déserts médicaux (+5% par rapport à 2022).

Les Départements et Régions d'Outre-Mer (DROM) à la traîne

Si, en France métropolitaine, les opinions sur l'application des droits des patients restent stables, la situation est différente pour les DROM, où 37% des personnes interrogées estiment que la loi :

Non Applicable Informations sur le coût des soins et le montant des frais restants

Référence insuffisante à la rédaction de directives anticipées pour la fin de sa vie

Ce constat de rupture géographique entre métropole et DROM ne s'applique pas à La Réunion, où les résultats sont similaires à ceux de la métropole.

Les souhaits des mourants ne sont pas pleinement respectés

Concernant la prise en compte des volontés et désirs exprimés par une personne en fin de vie :

60% ont estimé qu'ils étaient totalement ou partiellement respectés

23% non exprimé

15% n'ont pas considéré

Les deux derniers chiffres posent problème car en médecine le patient doit être au centre des décisions le concernant.

La pénurie de médicaments touche de plus en plus de Français

Les pénuries de médicaments dans les pharmacies sont :

37% Français, 8% de plus qu'en 2022

soit près de 50% du personnel soignant

Face à ces pénuries, 39 % des patients n'avaient pas d'autre solution.

L'association renforce sa légitimité

Pour 54% des répondants, les associations restent un acteur privilégié et légitime de l'administration publique donnant la parole aux usagers.

Par rapport à 2022, cette tendance est en hausse de 6 %.

La représentation des usagers est encore peu connue en France

La représentation et le plaidoyer des usagers restent un concept mal compris par le public, car seuls :

1 français sur 3 sait

30% savent que les gens peuvent les représenter auprès des prestataires de soins et de l'assurance maladie (-2%)

28% connaissent un Conseil des Usagers (CDU) à l'hôpital.