Les compagnies d'assurance ont cherché des véhicules d'investissement à proposer, espérant surfer sur de nouvelles conditions macroéconomiques. Les obligations, les produits structurés et le non coté se développent. Avec les régulateurs qui regardent, les régulateurs examinent les frais facturés.

Essentiel. Les unités de compte (UC) s'inscrivent dans la lignée des fonds en euros, qui baissent régulièrement depuis plus d'une décennie dans un environnement de taux bas voire négatifs. Les instruments bénéfiques de diversification veulent des rendements, et ils ont trouvé leur place dans de multiples contrats d'adossements d'épargnants, prêts à s'exposer à des pertes, lesquels adossements n'ont aucune garantie en capital. De nombreux assureurs encouragent également ce mouvement, se confortant dans ce développement moins gourmand en fonds propres.

Bilan. Depuis 2013, les entrées nettes d'UA sont restées dans une zone positive. Il atteint même 34,6 milliards d'euros en 2022, alors que la taille du fonds euro chute à -20,3 milliards d'euros. Par conséquent, les intérêts commerciaux associés à ces médias sont au cœur.

Philippe Perret, Directeur Général de Société Générale Assurances, explique : « Année après année, notre politique est de maximiser la gamme des supports en unités de compte proposés dans nos multiples contrats de support, ainsi que le Fonds Euro qui reste un socle important. Par exemple, aujourd'hui, BNP Paribas Cardiff propose une soixantaine de produits dans le cadre du contrat Multiplacements 2 distribués par les agences bancaires et près de 850 produits dans le cadre du contrat Multiplacements Privilège distribué par BNP Paribas Banque Privée.

Vaste choix

La diversification est aussi un objectif de la MACSF, mais elle a opté pour une stratégie différente, loin d'être exhaustive comme celle des bancassureurs. "Nous voulions avoir une gamme de produits complète et apporter un support unique pour chaque type d'investissement. Les clients trouvent ce dont ils ont besoin, nos experts connaissent parfaitement les UC qu'ils vendent, et ces UC ne se font pas concurrence", explique le directeur financier Roger Caniard. En principe, les mutuelles assurent 20 à 25 accompagnements, visant à en ajouter un chaque année, ce qui est nécessaire pour "activer le réseau commercial", tout en restant "en permanence en réflexion pour être réactif et exploiter les opportunités du marché", poursuit Roger Caniard.

Le point d'inflexion macroéconomique à partir de 2022 - hausse des taux d'intérêt, effondrement des obligations, marchés boursiers en difficulté, retour de l'inflation - a agi comme un catalyseur. Philippe Perret confirme : « L'environnement offre de nouvelles opportunités à saisir ». Commencez avec un processeur classique.  Avec la remontée des taux, certains placements redeviennent attractifs, explique Benoît Gommard, directeur des grands réseaux chez BNP Paribas Cardiff. L'intérêt pour les obligations, en particulier les obligations d'entreprises, se redresse. C'est pourquoi nous avons lancé un adossement basé sur un panier d'obligations d'entreprises à échéance 2027 avec un objectif de rendement net annuel d'environ 3%. »

Plafond non répertorié

Les produits structurés accélèrent également. « Aujourd'hui, nous pouvons développer des produits garantissant le capital et offrant une indexation plus efficace que lorsque les taux d'intérêt sont bas. Ces produits font partie de notre offre régulière. Les conditions de marché actuelles les rendent encore plus attractifs », explique Philippe Perret . Roger Caniard plaide pour des fonds arrivant à échéance dans cette période de tensions accrues sur les taux d'intérêt. Après un premier lancement fin 2022 en partenariat avec Edmond de Rothschild, le FCP "se pose la question de savoir comment de nouveaux fonds aux maturités plus courtes peuvent pleinement bénéficier d'une inversion de la courbe des taux". Des parts moins traditionnelles se développent également, au départ non cotées, historiquement réservées aux investisseurs institutionnels. « Le capital investissement suppose une longue durée de détention, plus adaptée à une clientèle avertie, explique Benoît Gommard. Ces fonds ont plutôt bien performé : nous avons lancé une nouvelle offre avec Ardian en début d'année. L'avantage de cette offre est que l'actif sous-jacent est moins volatil et indépendant du marché, et que les épargnants peuvent investir dans l'économie réelle. La dette privée fait également des adeptes, Société Générale lançant en février un véhicule avec Tikehau pour investir dans la dette des PME et ETI françaises et européennes, le tout visant à réduire son empreinte carbone.

Outre la performance, les entreprises non cotées ont aussi l'avantage de financer l'économie réelle. Pourtant, « un mouvement structurel de fond s'accentuait : les clients voulaient des produits plus respectueux de l'environnement, durables et à impact positif », rappelle Benoit Gommard. Philippe Perret fait part d'un constat en concluant : « La diversité de notre gamme UC obéit à deux principes cumulatifs : l'innovation et la responsabilité. »

Une chose est sûre : la croissance des communications unifiées est surveillée de près par l'ACPR, qui souligne que ces supports coûtent parfois des frais exorbitants. D'ici fin 2022, l'industrie, soutenue par France Assureurs, s'est engagée à revoir régulièrement toutes les unités associées vendues pour exclure celles qui sont trop coûteuses à gérer compte tenu des bénéfices attendus. « C'est une bonne chose, bienvenue à Benoît Gommard. Enfin, on a la transparence, ce qui fait du bien aux épargnants. »