Alors que le débat parlementaire s'est ouvert le 31 janvier pour 50 jours, comment la réforme fixant l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans affectera-t-elle le secteur des CPF ?
Âge de départ : 64 ans "non négociable"
Partir à 64 ans ? Ou une baisse d'âge de quatre mois chaque année, pour atteindre 65 ans d'ici 2031 ? Il n'y avait pas de filtrage jusqu'à ce que les réformes soient proposées début janvier. En fin de compte, la chancelière Elizabeth Bohn a décidé qu'il avait 64 ans et "n'est plus négociable". "Evidemment, l'impact sur la sécurité des pensions serait différent si l'âge de la retraite avait été abaissé à 65 ans au lieu de 64", commente Bertrand Mourelot, directeur technique de l'UNMI. Selon lui, les précédentes réformes des retraites (2010 et 2014) ont eu un impact majeur sur la protection contre l'arrêt de travail (incapacité - per diem/maladie - versement d'une rente) et dans une moindre mesure sur l'indemnité de décès liée au chômage. Il fait état d'environ 4 milliards d'euros de surcoûts et de provisions supplémentaires, soit une augmentation de 10 à 15 % des ratios de sinistralité, car « les trois quarts des portefeuilles des compagnies d'assurance de l'époque (1956 et générations suivantes) ont été prolongés de la durée d'activité » . En 2010, les pouvoirs publics n'ont pas pleinement anticipé l'impact sur les organismes d'assurance. "La fédération a réussi à obtenir la capacité d'amortir cette provision complémentaire sur 6 ans, ce qui a permis d'avoir un impact pas à pas sur la provision et donc sur le compte de résultat et éventuellement sur les capitaux propres. L'augmentation des dons est rendue possible." Nous espérons que cette situation étonnante sera mise à jour, ce qui nous permettra de mieux la gérer et d'en limiter l'impact sur les cotisations. Il n'est pas question aujourd'hui que les organisations financent cela sur leurs propres réserves pour financer cette réforme, il faudra donc affectée d'une manière ou d'une autre », a-t-il soutenu.
Majeur : inchangé à 67 ans
Précédemment fixé à 65 ans, à partir de 2020 l'âge de la retraite à taux plein pour l'ensemble des salariés du régime général est fixé à 67 ans. Le paquet de réformes ne traite pas de cela. "Ainsi, l'impact sur les dispositions d'incapacité sera moins prononcé par rapport à la réforme de 2010, mais la charge des demandes d'arrêt de travail augmentera du fait de l'allongement de la durée de versement des allocations", précise Bertrand Mourelot.
Invalidité, incapacité : à partir de 62 ans
La chancelière n'a pas tardé à lever l'incertitude sur le sort des personnes handicapées, inaptes et/ou invalides : " Les personnes en situation d'invalide ou d'inaptitude pourront quitter le travail à taux plein à 62 ans, lorsque les travailleurs deviendront invalides à 55 ans". « La mutuelle est obligée de pourvoir à l'incapacité de moins de 67 ans et à l'invalidité de moins de 62 ans », rappelle le directeur technique de l'UNMI « S'il était décidé d'aligner la prise en charge de l'invalidité sur la régime collectif, l'impact sur le régime collectif de retraite de l'entreprise serait important, car les prestations qui auraient été versées jusqu'à l'âge de la retraite seraient mécaniquement augmentées à 64 ans".
Cependant, un effet à la hausse se produit, car les taux de perte augmentent à la fois pour le risque d'invalidité et de décès entre 62 et 64 ans. "En termes de risque de mortalité, l'effet serait moindre car il n'y a pas eu de changement significatif du risque de mortalité entre 62 et 64 ans. Mais lorsque nous imposons des arrêts, nous devons inclure le maintien d'une "garantie décès", qui est une obligation. Ce n'est pas le risque de mort qui compte, mais le fait qu'il faut se préparer à ce risque, c'est mécanique !", conclut Bertrand Mourelot.
L'employabilité des seniors en question
En 2014, la réforme tourangelle a relevé l'âge de la retraite à 62 ans pour les générations nées après 1955. Selon la Mutuelle, "une augmentation d'un an de l'âge moyen des entreprises entraîne une augmentation du taux de remboursement des assurances-vie d'environ 10 points, une augmentation du nombre d'arrêts de longue durée et du risque de décès". Ainsi, considérant qu'une personne sur deux travaille lorsqu'elle prend sa retraite, le gouvernement fédéral pourrait augmenter le nombre de personnes qui « ne travaillent ni ne prennent leur retraite » en retardant l'âge de la retraite.
Arguant qu'un seul paramètre de l'âge de la retraite est insuffisant pour parvenir à un équilibre global du système en déplaçant les dépenses vers d'autres secteurs de la protection sociale", il a appelé à un "partage équitable des efforts".
Elle veut aussi vraiment prendre conscience que "l'employabilité des seniors est une condition nécessaire et un préalable à d'éventuels allongements du temps de travail". Et si cette réforme était l'occasion de repenser le travail et la place des seniors dans la société ?
Pour de plus amples
La réforme des retraites du gouvernement Borne remet en cause le modèle social français. Cela affectera également le service des retraites.
La présidente de l'UNMI, Sylviane Gindre, et la directrice générale, Loredana Maier, ont été franches lors d'une interview à double voix.