Entre catastrophes naturelles récurrentes, inflation et hausse des taux d'intérêt, le secteur de l'assurance a connu une année 2022 difficile. Les dommages ont été punis particulièrement durement, avec des cotisations en hausse de 4,5 % et des prestations en hausse de 13,4 %. C'est sans précédent. C'est par ces mots que Florence Lustman a lancé ce matin la conférence de presse de l'assurance française sur les résultats annuels du secteur. Analyse fondée sur des données : Dans l'ensemble, les cotisations d'assurance restent stables à 238,4 milliards d'euros en 2022, tandis que les prestations augmentent de 5,1 % pour atteindre 200,3 milliards d'euros.

Parmi les temps forts de l'année, le « climat » occupe sa place. "En 2022, le ciel nous est littéralement tombé sur la tête", se souvient le président de la fédération. Tempêtes, inondations, incendies de forêt, grêle, sécheresse... nous sommes tous passés par là ! Globalement, la facture climatique s'élèvera à 10,6 milliards d'euros en 2022, "un niveau jamais vu depuis plus de deux décennies", prévient Florence Lustermann. À eux seuls, les grêlons ont touché près de 18 000 communes, coûtant 3,5 milliards d'euros de dégâts aux bâtiments et 1,6 milliard d'euros de dégâts aux véhicules. Quant à l'événement sécheresse, il a été un record l'an dernier, entraînant un retrait et un gonflement de l'argile (RGA), provoquant des pertes de 2,9 milliards d'euros.

Suite du chat 'nat'... en remettant en question les 'niveaux bonus'

Le président de France Assureurs a expliqué que la situation inédite impose "le maintien du programme cat 'nat', déficitaire depuis 2015". Pour cela, deux leviers ont été identifiés : « la prévention » et « la remise en cause du niveau de prime du chat », explique Florence Lustman. Aujourd'hui, chaque foyer paie en moyenne 25 euros par an, et "aimerait savoir le fait qu'il est possible de s'accorder quelques euros de plus de façon incrémentale", évoque-t-elle avec son adjointe écologiste, Sandrine Rousseau. Cependant, France Assureurs n'est pas d'accord sur tous les points du projet de loi présenté par les députés et voté hier en commission parlementaire. "Inverser la charge de la preuve et dire que s'il y avait une ordonnance cat'nat', tous les dégâts aux bâtiments seraient considérés comme une conséquence de la sécheresse, ce serait trop et se traduirait par des montants inatteignables", explique Florence Lustman. Interrogée sur l'idée que les assureurs prennent en charge les frais d'expertise de l'assuré, comme l'indique la loi, "pourrait être convenue", a-t-elle poursuivi, notant que "certains contrats le prévoient déjà assez couramment".

Les prix des assurances ont augmenté de 1,6 %

L'accumulation d'événements climatiques a alourdi les factures, encore aggravées par "une inflation sans précédent des factures de réparation". Ainsi, en automobile, le coût annuel moyen des sinistres matériels a bondi de 8,5 %. Dans les propriétés résidentielles, les réclamations pour dommages causés par l'eau et le feu ont augmenté de 6,4 %. Néanmoins, "l'indice Insee des prix des assurances a augmenté de 1,6% conformément aux engagements pris par la profession en septembre, tandis que l'inflation des prix à la consommation a augmenté de 5,2%", se félicite le président des compagnies d'assurances françaises. Elle a également appelé à "s'attaquer aux principales causes de l'inflation des coûts de réparation", notamment en "favorisant l'utilisation de pièces réutilisées".

L'équilibre technologique dégénère en dégâts

Au total, en matière de dommages, les primes augmentent de 4,5 % sur un an (soit 2,8 milliards d'euros), toutes les branches étant concernées par cette hausse. Les prestations ont augmenté de près de 6 milliards d'euros (13,4 %). Ils sont passés de 18,9 milliards d'euros à 20,5 milliards d'euros en voitures et de 9,5 milliards d'euros à 13,2 milliards d'euros en logements. "Sous les effets conjugués du climat et de l'inflation, l'équilibre technique des différentes branches s'est détérioré", conclut le président de la fédération. Le ratio combiné baisse de 1,5 point sur l'année (+0,8 point pour l'automobile, +6,4 point pour l'habitation).

Caisse maladie/prévoyance : Cotisations et prestations au même taux

En matière d'assurance-vie, "les Français sont très soucieux de leur santé", note France Assureurs. Après avoir rappelé que « près de 13 % des frais médicaux sont pris en charge par les complémentaires santé », Florence Lastman a rappelé le rôle clé d'une prise en charge médicale à 100 %, avec un surcoût de 360 ​​millions d'euros, et dit travailler dur pour développer le troisième usage. - paiement de partie. Dans le domaine de la santé et des avantages sociaux, les prestations (en hausse de 4,1 % par an) et les cotisations (en hausse de 4,3 % par an) ont augmenté au même rythme sur cinq ans au cours de l'année écoulée. "Selon la DREES, d'ici 2021, les résultats technologiques des organisations complémentaires en santé seront proches de zéro au niveau mondial", a-t-elle souligné.

Le transfert des coûts de santé reste incertain

Interrogée sur les contours exacts des postes d'honoraires révisables inclus dans le PLFSS 2023, elle a confirmé que "des propositions précises ont été faites, notamment en matière de prévention ou de remboursement pour les personnels parasantés tels que les kinésithérapeutes ou les infirmiers". La santé, mais une chose est sûre : le coût de l'augmentation de la complémentaire santé ne se fera pas du jour au lendemain, il faudra changer de contrat., cela a des implications pour l'informatique, informer les assurés... on commence à s'inquiéter de la mise en place de cette responsabilité L'échéance du transfert, même si une nouvelle réunion avec les ministres pourrait se profiler dans quelques semaines".

Assurance-vie : les UC enregistrent des entrées nettes mais sous-performent

Enfin, l'épargne "joue un rôle de couverture contre le risque économique à long terme". preuve? Les Français s'appuient toujours sur l'assurance-vie, qui surperforme le Livret A en 2022, avec des fonds en euros affichant en moyenne 2 % de rendements nets, mais les UC à -12,4 % en moyenne contre 1,4 % pour Redbook, explique Florence Lastman. Par ailleurs, insiste-t-elle, le succès du Livret A ne s'est pas fait au détriment de l'assurance-vie, dont la part dans les flux d'épargne des ménages est restée stable. L'augmentation des rendements des fonds en euros a été rendue possible par la hausse des taux d'intérêt, "sans couper le PPB qui est resté stable à 5%".

La collecte nette sur l'ensemble de l'année a été positive à 14 Md€, tirée par les unités d'investissement (collecte nette de 34,6 Md€ contre 20,3 Md€ de sortie des fonds en euros). Les cotisations retrouvent leurs niveaux d'avant crise à 144,4 milliards d'euros (144,6 milliards d'euros en 2019) et la part en unités de compte atteint un niveau historique de 40%. Enfin, l'encours de la dette s'élevait à 1 842 milliards d'euros, dont 75 % en euros. Ces chiffres démontrent la "robustesse" de l'assurance-vie, et la tendance se poursuit jusqu'au début de 2023. « Il n'y a eu aucun signe annonciateur d'un changement de comportement des assurés en début d'année », confirme Florence Lustman.

Refuser la portabilité externe du RIS et de l'assurance-vie

Florence Lusterman a profité de la réunion pour passer en revue son opposition au plan proposé par le commissaire McGuinness dans le cadre de la stratégie d'investissement de détail (RIS) pour éliminer les commissions dans la distribution des produits d'épargne. Le président a réitéré l'implication de garants français pour bloquer le projet, craignant "la fin du conseil pour une grande partie des déposants" et "l'épuisement des offres". Autre cheval de bataille, la loi Husson, qui continue d'être examinée par le Parlement, comporte une mesure qui tend à autoriser la transférabilité des contrats d'assurance-vie entre assureurs pendant plus de huit ans. "Cette mesure pourrait rompre l'horizon d'investissement des fonds des contrats d'assurance-vie. Si elle est adoptée, les compagnies d'assurance raccourciront le temps d'investissement et réduiront le risque, ce qui réduira à terme les attentes de rendement des assurés et aura un impact négatif sur le long terme. financement de l'économie. "Immense impact", a-t-elle déclaré.