En 2021, la France a mené une grande expérimentation sur le cannabis auprès de patients souffrant de troubles douloureux musculaires. Une fois la phase de test terminée, les autorités sanitaires ont annoncé qu’elles envisageaient de le mettre sur le marché d’ici 2025.
Expérience sur 3000 patients
L'expérimentation française du cannabis thérapeutique a commencé avec un groupe de patients souffrant de maladies graves.
Les essais sont conçus pour évaluer l'efficacité du cannabis à soulager des symptômes tels que la douleur chronique, les spasmes musculaires associés à la sclérose en plaques, les effets secondaires de la chimiothérapie ou toute autre pathologie neurologique provoquant des spasmes musculaires.
Les premiers retours ont été positifs et, dans la plupart des cas, les patients ont estimé que leurs symptômes s'étaient améliorés. Même si aucun cas de consommation de drogue ni d’effet secondaire n’a été rapporté, les professionnels de santé restent prudents, rappelant que le cannabis thérapeutique n’est pas une solution magique mais plutôt un complément aux traitements existants.
"Nos évaluations montrent que 30 à 40 pour cent des symptômes, comme la douleur, les crampes, la qualité de vie ou les convulsions, sont significativement améliorés", a conclu le président de l'entreprise, Nicholas Dr Nicolas Authier. Comité scientifique supervisant les essais sur le cannabis médical.
Un pas vers une législation sur le cannabis médical
Fin 2023, après une longue réflexion, le gouvernement a favorisé l'autorisation du cannabis à des fins thérapeutiques, en lui donnant un statut spécifique dans le cadre de la loi annuelle de financement de la sécurité sociale.
L'ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) a annoncé que des traitements à base de cannabis médical seraient disponibles en 2025. Chaque médicament doit être agréé par l'ANSM avant le 31 décembre 2024.
Les essais seront étendus pour permettre aux patients de recevoir le traitement avant qu'il ne soit autorisé par l'agence l'année prochaine. De plus, aucun nouveau participant ne pourra rejoindre l’essai.
L’établissement d’un cadre juridique strict est essentiel pour réglementer cette nouvelle pratique médicale, garantir la qualité et la sécurité des traitements et prévenir les abus.
Sauf les fleurs de cannabis
Pendant la phase de test, les participants avaient la possibilité de consommer de la marijuana médicale sous forme d’huile orale ou d’inhaler des fleurs séchées à l’aide d’un vaporisateur.
Les concentrations des deux principaux cannabinoïdes, le THC et le CBD, varient en fonction de la manière dont ils sont consommés. Le THC est connu pour ses effets psychoactifs, provoquant une sensation d’euphorie, et est également un puissant analgésique. Le CBD, bien qu’il soit également une substance psychoactive, ne produit pas l’effet high associé au THC.
La plupart des patients sont traités avec de l’huile de cannabis, appréciée pour ses effets à long terme, mais insuffisante pour lutter contre les douleurs intenses. Dans ces cas-là, il est recommandé d’inhaler des fleurs séchées pour un soulagement rapide mais de courte durée. Mais dans la perspective d'une commercialisation future des traitements, l'ANSM a décidé d'exclure les fleurs de cannabis du processus législatif.
Bien que la plupart des pays européens interdisent le cannabis, de nombreux pays font une distinction entre le cannabis récréatif et médical. En conséquence, le cannabis médical est approuvé dans 21 des 27 pays de l’UE.
Parmi les 21 pays ayant autorisé le cannabis médical, on retrouve la Belgique, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.