Avec près de 5000 médicaments qui seraient en rupture de stock ou risquant de le devenir en 2023, le gouvernement français a dévoilé une feuille de route ambitieuse pour 2024 à 2027, selon l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), et renforcer l’autonomie nationale en matière de médicaments.

Pénuries de médicaments

Les pénuries récurrentes de médicaments mettent en évidence la fragilité des chaînes d’approvisionnement mondialisées,  la dépendance à l’égard de producteurs externesnotamment en Asie, fait courir des risques importants aux patients européens.

La liste des médicaments essentiels touchés par ces pénuriesnotamment les antibiotiques, les médicaments anticancéreux, l’insuline et bien d’autres, s’allonge, suscitant une inquiétude croissante parmi les professionnels de santé et les patients.

Face à cette situationle gouvernement français compte trois ministres  Vautrin, ministre du Travailde la Santé et de la Solidarité,

Au cœur de cette nouvelle feuille de route se trouve une volonté d’accroître le suivi des stocks de médicaments essentiels et d’encourager le transfert de la production pharmaceutique vers les territoires nationaux.

Par ailleurs, l’annonce de l’implantation de la première usine européenne de paracétamol à Toulouse en 2025 reflète cette nouvelle ambition : réduire la dépendance à l’étranger et garantir un meilleur accès aux traitements essentiels.

Souveraineté industrielle européenne

Outre les mesures nationalesdes appels se font entendre dans toute l’Europe en faveur de la réindustrialisation de la production pharmaceutique.

La Fédération syndicale française des syndicats du secteur pharmaceutique (FSPF) a appelé à faire de la production pharmaceutique un chantier majeur de la réindustrialisation du continent.

Le projet vise à ramener la production de principes actifs et de médicaments génériques en Europe pour garantir une autonomie stratégique face aux futures crises sanitaires.

« La première réponse est de produire des médicaments sur notre sol français et européen », a souligné le président du principal syndicat des pharmaciens d'officine. "Nous devons restituer des éléments importants sur le sol européenmais le pays ne doit pas être naïf à ce sujet", a-t-il ajouté.

Le défi de cette approche réside dans la capacité des pays européens à s’unir autour d’un projet commun et à mobiliser les investissements et l’innovation pour reconstruire une industrie pharmaceutique indépendante.

Renforcer la communication avec les médecins

Limiter la prescription d'antibiotiques et améliorer l'information des professionnels de santé sur les alternatives disponibles en cas de rupture de stock font également partie des initiatives visant à optimiser la gestion des ressources pharmaceutiques.

"En France, nous consommons beaucouptrop d'antibiotiques. Cela pourrait être réduit par de nouveaux procédés qui demanderaient aux médecins ou aux pharmaciens de vérifier si les antibiotiques sont réellement utiles", assure Philippe Besset. "Ce que nous faisons, c'est testerce qui signifie que nous demandons à un médecin de faire un test avec une petite goutte de sang pour déterminer si la maladie est effectivement bactérienne", a-t-il expliqué.

Malgré le fort engagement de la France en faveur de la souveraineté pharmaceutique, l'Europe semble prête à relever le défiIl s’agit d’un projet ambitieux qui devrait garantir à tous les citoyens européens l’accès aux soins de santé pour les années à venir.