Le ministre de l'Economie et des Finances s'est rendu à Marseille pour rencontrer des hommes d'affaires victimes des émeutes, appelant les assureurs à accélérer les indemnisations et à tenir leurs "promesses".
Une semaine après les violences dans la ville, Bruno Le Maire s'est rendu à Marseille vendredi 7 juillet pour s'entretenir avec des hommes d'affaires touchés par la dévastation. Du 28 au 30 juin, des émeutes éclatent dans les rues de Marseille, des centaines de boutiques sont pillées, et Marseille en paie le prix fort.
Cette visite est l'occasion pour le ministre de l'Economie et des Finances de faire les premiers pas dans la mise en œuvre des mesures prises par les compagnies d'assurances et l'Etat. Conclusion : peut mieux faire. "Je fais à nouveau appel aux compagnies d'assurance pour qu'elles fassent de leur mieux pour payer rapidement. Je ne pense pas que nous en soyons encore là", a-t-il déclaré après des discussions avec des hommes d'affaires dans la rue San Fereol, qui a été vandalisée par des émeutiers la semaine dernière.
Bruno Le Maire a été ferme dans sa réponse aux assureurs, les invitant "à ne pas exploiter tous les vides juridiques des contrats pour refuser l'indemnisation." Il a ajouté : "J'ai vu trop d'entreprises m'expliquer que leurs assureurs disaient, 8 ans a cette clause en bas de page, qui signifie que vous ne serez pas remboursé de sitôt. Pas question. Je l'ai bien précisé à mon ami assureur. "
Suggérer plus que promettre
Dès le mardi 4 juillet, l'Association française d'assurance avait répondu il y a trois jours à l'appel du ministre pour inviter ses adhérents à prendre une série de mesures urgentes en faveur des victimes compte tenu de la gravité du sinistre : étendre le délai de déclaration des sinistres à 30 jours, par rapport à l'habituel Five vs Compensation ASAP ; Réduction des franchises d'indemnisation pour les commerçants indépendants les plus touchés. Peu de temps après, plusieurs assureurs ont également annoncé des mesures pour leurs propres clients.
"Ils ont fait des promesses et ils doivent les tenir. Les réparations sont faites rapidement et à la mesure du préjudice subi", a déclaré Bruno Le Maire à Marseille. Les "engagements" s'apparentent davantage aux propositions de l'Association française des garants, et en effet la fédération laisse chaque membre libre de respecter ces engagements.
La vitesse dépend aussi de l'expert
Le 4 juillet au matin, Florence Lustman, la présidente de la compagnie, rappelait dans le journal "Information" que "la compagnie d'assurance réglera la facture selon la garantie du contrat". Les assureurs ont enregistré 5 800 déclarations de sinistres, dont 4 000 véhicules accidentés et plus de 1 000 commerçants, avec des estimations préliminaires de pertes s'élevant à 280 millions d'euros. Des chiffres provisoires bien inférieurs au coût total, qui devrait être bien supérieur, ont donné une longueur d'avance aux assureurs français.
La fédération a également confirmé les bonnes intentions de l'industrie. "Notre objectif est évidemment de travailler avec des sociétés spécialisées pour accélérer le processus d'indemnisation afin que des visites d'experts puissent être organisées le plus rapidement possible et les cas les plus sensibles priorisés." Cependant, rappelle-t-elle prudemment, la rapidité d'indemnisation dépendra de l'expertise et les réparations nécessaires."