L'Institut pour la finance durable (IFD), mandaté par Basie pour élaborer le Plan de financement de la transition écologique, vient d'en rendre un exemplaire. L'ex-Finance Tomorrow plaide pour un renforcement de la part du capital-investissement dans l'assurance vie et la complémentation de l'épargne retraite.
Epargne : DFI veut plus d'assurance-vie non cotée et de PER
Six mois après son lancement officiel, l'Institute for Sustainable Finance (IFD), qui a remplacé l'ancien Finance of Tomorrow, a publié son premier rapport. En novembre dernier, à la demande de Bruno Le Maire, il s'est lancé dans un plan de financement de la transition écologique de la France. Outre l'évaluation des besoins d'investissements complémentaires, ce document recense les ressources et outils mobilisables et développe onze propositions pour le financement de la transition écologique du pays.
Propositions validées par les sociétés professionnelles
Pour accomplir cette mission, l'IFD a précisé avoir consulté la Direction générale du ministère des Finances, expliquant que son rapport est le produit d'un groupe de travail d'experts économiques et financiers. Par ailleurs, l'IFD a détaillé dans son communiqué que "les grandes fédérations professionnelles ont été étroitement associées à la démarche" et "ont validé les propositions élaborées". Ces fédérations comprennent France Assureurs, l'AFG, France Invest et la Fédération des Banques Françaises (FBF).
Mieux mobiliser l'épargne pour financer la transformation
Face à l'ampleur des investissements nécessaires au financement de la transition écologique (estimés à 3 à 65 milliards d'euros supplémentaires par an), le rapport précise que « l'épargne totale de la France s'élève à près de 6 000 milliards d'euros, dont 3 000 milliards d'euros à long terme ». Ce haut niveau d'épargne constitue « de véritables atouts mobilisables au service de la transition écologique », poursuit l'IFD, et le fonds y voit une source de financement, invitant « à des aménagements des systèmes d'épargne existants, notamment l'épargne réglementée ».
Augmenter le capital d'investissement de l'épargne
L'assurance-vie et le PER valent certainement la peine d'être surveillés. Ces "deux leviers d'économies de long terme pourraient être réalloués pour financer des investissements dans la transition énergétique et écologique", indique le rapport. comment ? Le président de l'IFD, Yves Perrier, a confirmé qu'en mobilisant plus de bonnes personnes, « mais surtout, en canalisant de l'argent frais vers » les entreprises non cotées.
Au moins une UC non cotée dans chaque contrat d'assurance-vie
Concrètement, l'IFD propose le développement d'un label « éco-transition » pour les contrats d'assurance-vie en euros et fonds croisés européens. Les assureurs souhaitant obtenir le label s'engageraient à investir une partie de leurs fonds dans des actifs verts et de transition, détaille le rapport. Autre piste : Renforcer le capital investissement de l'assurance-vie, notamment dans les entreprises en transition, en référençant au moins une UC dans le capital investissement.
Part minimale des actifs non cotés dans le ratio P/E
Compléter l'épargne retraite n'a évidemment pas été oublié. Le rapport préconise d'investir plus largement ses actifs dans « le financement de la croissance des PME et ETI françaises et européennes non cotées », une solution gagnant-gagnant qui permettrait « une diversification des déposants et un accompagnement professionnel des entreprises, améliorant ainsi la performance des investissements ». recommande d'introduire une part minimale du capital investi dans le ratio P/E, en particulier pour les entreprises en transition. Il recommande d'inclure "l'investissement de transition 10 ans avant l'âge de la retraite (…)". En outre, "un pourcentage minimum d'investissement par des fonds de capital-investissement peut être défini pour un profil dynamique et équilibré ». Par ailleurs, l'IFD a également évoqué l'idée de mettre en place un dispositif social d'incitation à l'investissement dans des fonds collectifs d'émission de PER, le qualifiant de « transitoire ».
Co-construction et mise en œuvre
Ainsi, selon le rapport de l'IFD, le financement de la transformation doit renforcer le poids du capital investissement dans l'encours de la dette et le recouvrement de l'assurance-vie et du PER. Cette position semble refléter celle du gouvernement, qui a défendu une philosophie similaire dans son projet de loi "industrie verte", qui a également provoqué la colère des assureurs.
Reste à savoir ce que l'avenir réserve au rapport de l'IFD et aux recommandations qu'il contient. Yves Perrier a expliqué dans une lettre à Bruno Le Maire : « Ce rapport n'est que la première étape de la mise en place d'une véritable stratégie collective pour financer la transformation du marché parisien. La mise en œuvre des recommandations » doit faire l'objet d'une co-construction entre industriels, institutions financières et pouvoirs publics », a-t-il conclu.