Le régulateur a dévoilé les principaux éléments de l'assurance-vie jusqu'en 2022 dans un rapport d'analyse de marché. Hormis un taux moyen de 2% sur les fonds en euros et un poids indéniable des bancassureurs dans la collecte nette, le régulateur n'a pas imposé de regain d'intérêt pour les fonds en euros en 2023. L'Autorité de régulation et de résolution prudentielle (ACPR) a publié sa première analyse de marché, quelques mois après avoir commencé à publier des annonces sur la performance des fonds en euros pour 2022. Premier point positif : la collecte nette des produits d'épargne a stagné. Le chiffre était de 8,4 milliards d'euros "contre une baisse généralisée des flux d'investissements financiers des ménages", a détaillé le régulateur. Ce chiffre ne doit pas occulter la réalité très différente entre les sorties nettes des fonds en euros de 29,8 milliards d'euros et l'unité de compte (UC), qui "a atteint sa plus forte collecte nette depuis 2011 à 38,2 milliards d'euros".
La bancassurance dope la collecte nette
L'ACPR a relevé que, comme en 2021, les bancassureurs "ont significativement augmenté leur collecte nette en 2022" et "contribué pour 8,8 milliards d'euros". Rappelant le caractère particulièrement concentré du marché de l'assurance-vie, l'étude explique que "six organismes représentent à eux seuls plus de 58% des provisions mathématiques tous supports confondus". Hors bancassurance, les autres organismes d'assurance affichent une décollecte nette de -400 millions d'euros en fin d'année.
UC : les entrées brutes ralentissent mais les entrées nettes continuent de croître
Si la baisse de la collecte brute a été assez corrélée à l'évolution des marchés financiers, la collecte nette sur les unités de compte a augmenté, en partie du fait d'une baisse des rachats (-0,7%) et en partie du fait de leur faveur d'arbitrage. Sans parler des "politiques commerciales" que les compagnies d'assurance ont mises en place pour soutenir ces supports. Globalement, en 2022 comme en 2021, les RCU "ont représenté 44% des nouveaux versements sur les contrats d'assurance-vie, contre 15% en 2011", note l'ACPR. Fonds en euros : 2 % de rendement moyen
La hausse des taux d'intérêt "a poussé les assureurs à augmenter les avantages qu'ils offrent aux clients" après des années de baisse, a confirmé le régulateur. "En effet, les réserves de participation aux bénéfices (PPB) accumulées pendant la période de baisse des taux d'intérêt (qui représentaient près de 5,5% des impayés à fin 2021) pourraient être utilisées (par l'arrêt des distributions ou même par l'inversion) pour augmenter significativement la rentabilité des contrats d'assurance-vie en euros. Le taux de revalorisation atteindra en moyenne 2 % d'ici 2022 », a-t-il poursuivi. Redynamiser les fonds euros en 2023 ?
Malgré la remontée des rendements nominaux, "l'inflation de fin d'année à près de 7% continue de peser sur les rendements réels, ce qui peut expliquer le relatif mécontentement des contrats en euros au profit des produits en unités de compte et d'autres produits plus risqués offrant de meilleurs rendements", analyse l'ACPR. . Cependant, le régulateur a nuancé que la fin de la politique commerciale restrictive pour les fonds en euros "pourrait contribuer à relancer ces soutiens en 2023" en raison de la hausse des taux d'intérêt.